À l'occasion de la parution de notre nouvel album 20 noisettes pour Hector, découvrez l'interview d'Hubert Poirot-Bourdain (auteur-illustrateur).

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Hubert. Je suis dessinateur pour la presse, l’édition, mais aussi pour d’autres supports comme des affiches, des peintures murales, des voiles de bateau… J’ai fait les Arts déco de Paris… Je vis et travaille au Mans.

Vous êtes aussi parti à l’étranger ?

Oui, j’ai fait un semestre d’études à New-York. C’était une autre façon de travailler, c’était très étonnant… C’est quand même un pays et une ville qui culturellement sont extraordinaires ! On n’a pas la même façon d’aborder la littérature, ils ont une forte culture du conte. Par exemple, en littérature jeunesse, leurs histoires sont souvent associées à des fêtes comme Noël, Thanksgiving… Ce ne sont pas les mêmes traditions, les mêmes approches.

Le fait de travailler sur d’autres supports change-t-il quelque chose ?

Non, j’ai toujours un client avec ses exigences, ses envies, cela ne change pas grand-chose… Enfin si, j’ai des journées toujours différentes… C’est agréable de passer d’un album jeunesse où l’on s’adresse à des enfants à une série de cartes postales, avec des vues de voilier. Après on va travailler sur le journal, des textes calligraphiés… Donc c’est quand même sympa d’avoir des journées qui ne se ressemblent pas !

Quelle est votre technique d’illustration de prédilection ?

L’encre de Chine, que ce soit au pinceau ou à la plume ! Je commence toujours par un croquis au crayon de papier ou à la mine de plomb et je continue sur la table lumineuse. Je trace les contours avec un trait noir assez prononcé. Ensuite, je pose mes couleurs à l’aide de la palette graphique. Au final, je mixe les techniques traditionnelles et numériques.

Envie de tester d’autres techniques ?
Souvent ! J’aimerais bien faire de l’aquarelle ou amener de la couleur à la gouache. La couleur est une des dernières étapes de la conception d’un album. À cause des délais trop serrés à respecter, ce n’est pas toujours possible. Avec la palette graphique, c’est plus simple, plus rapide, si la couleur ne nous convient pas, à moi ou à l’éditeur, je peux changer facilement, sans avoir à refaire un dessin au trait.

Ok ça, c’est pour l’illustration, mais avant…

En parallèle, surtout avec un album comme 20 noisettes pour Hector, il y a une grosse recherche iconographique parce qu’un écureuil, ça ne s’invente pas ! Donc il faut être capable de le présenter dans plusieurs positions différentes, plusieurs angles de vue différents : plongée, contre-plongée, vue de dessus, de dessous… Je fais mon plein d’images, je vais chercher dans des livres d’écureuils, d’animaux… sur Internet, dans des vidéos… J’essaye de trouver la position adéquate, celle qui va nous servir à rendre le livre plus vivant !

C’est donc un gros travail de recherche, même pour un « petit » album…

En effet, il y a toujours un gros travail en amont d’un ouvrage, qu’il s’adresse à un public jeune ou adulte ! C’est une question de cohérence : il faut que les écureuils ressemblent à des écureuils roux. Il y a plein de sortes d’écureuils, donc si je dessine un écureuil gris et que je mets la couleur rouge… ça ne marche pas ! À quoi ressemble un arbre cassé ? Cela ne s’invente pas, il faut aller rechercher des images, s’imprégner… C’est ça qui est génial ! Surtout que j’ai un dessin qui s’apparente assez à la réalité, ce n’est pas une réalité extrêmement déformée, il me faut donc coller à cette réalité !

20 noisettes pour Hector a reçu le Prix du livre vert Saint-Exupéry organisé par la ville du Mans. Comment l’album s’inscrit-il dans cette démarche écologique ?

Comment répondre ? Disons que la nature est un thème qui revient souvent dans mon travail, surtout la mer d’habitude… Mais les arbres aussi, le ciel, les étoiles, des choses qui sont des repères. Cela faisait un moment que j’avais en tête cette histoire d’écureuil évoluant dans une forêt. Quand j’ai eu connaissance de ce prix, j’ai repris mes notes et surtout le temps de développer mon idée de départ afin de tenter ma chance !

L’appel à projet du prix vous a donc offert l’opportunité de concrétiser ?
Quand on est illustrateur, ou auteur, on a toujours plein de projets qui sont en veille, et qui n’attendent qu’à être activés, souvent on ne le fait pas par manque de temps. Pour Hector, j’avais l’idée et la trame, mais l’histoire n’était pas encore aboutie. Ce prix m’a permis de me mettre à fond dedans, de prendre le temps pour m’y consacrer pleinement.

Quelques mots sur le prix vert de votre point de vue d’illustrateur-auteur…
Une belle initiative de la ville ! C’est un joli prix, exigeant et avec une thématique intéressante, destiné à un public que j’affectionne particulièrement : les primo-lecteurs ! Ils sont au balbutiement de leur vie de lecteur, c’est toujours une forme de fierté d’atterrir entre leurs mains… Savoir que mon livre va servir de support pour que des jeunes apprennent à lire, c’est magique !

Pour cet album, vous avez donc la double casquette d’illustrateur et d’auteur. Comment gérez-vous le rapport entre les deux quand vous êtes aux commandes ?
On travaille tous différemment. Moi je commence par le texte, où j’essaie de créer des rebondissements. Ensuite, je viens caler l’image qui doit rendre le texte vivant.

C’est la première fois que vous travaillez avec les Éditions du Ricochet, comment cela s’est-il passé ?

C’était une belle relation, on a monté tout le projet en bonne confiance et avec bienveillance. C’est toujours très agréable de travailler avec des éditeurs qui, quand ils découvrent le projet, font des remarques constructives pour faire évoluer le projet dans le bon sens. Entre le projet tel que l’a reçu Natalie (l’éditrice) et l’album finalisé, ce n’est pas la même chose. L’histoire a évoluée, les points de vue et les croquis ont changé : plus de gros plans, parfois des plans larges… Ça rend le texte plus vivant, plus dynamique. C’est souvent le regard de l’éditeur qui permet de faire évoluer la proposition de l’artiste.

Donc vous êtes prêt à retravailler avec nous ?

Oui, avec plaisir ! On va faire une suite :-) !

D’autres projets en cours ?

Plein ! J’ai un beau livre sur la transat’ Jacques-Vabre, sur la préparation d’une course au grand large. J’ai un livre avec le conseil général de la Somme qui va être distribué à la naissance des enfants. Je collabore aussi avec le journal Le UN. Et en ce moment, je travaille aussi avec une chaîne d’hôtel, pour qui je réalise des visuels pour leurs produits dérivés (foulards, dessous de verre, cartes postales…).

 

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