En invitant le lecteur à bord de leur vaisseau imaginaire, Marie Lescroart (autrice) et Emmanuelle Houssais (illustratrice) nous offrent un fabuleux voyage.
Avec elles, nous allons visiter des lieux extraordinaires et comprendre que dans le monde du vivant, nous sommes tous interdépendants !
En attendant la publication de leur album Mon grand voyage, elles ont accepté de répondre à nos questions :

 

Marie, on a souvent tendance à parler de biodiversité. Mais vous, vous avez décidé d’aborder le sujet via les écosystèmes. Pourquoi ?
La biodiversité est une notion complexe, difficile à définir et assez abstraite... surtout pour les enfants. En discutant avec Natalie (directrice des éditions du Ricochet), l’image de la poupée russe, avec ses personnages qui s’emboîtent les uns dans les autres, s’est imposée à nous. Pour les écosystèmes, c’est le même principe, de poupée gigogne : la Terre, puis les grands biomes*, enfin un corps. Ce dernier, qu’il soit humain, animal ou végétal, est aussi un écosystème !
* biome : vaste région biogéographique s’étendant sous un même climat.

Prenons comme exemple la forêt tropicale humide. Qu’a-t-elle de particulier ?
Dans cet écosystème, la lumière joue un rôle déterminant. Au pied des arbres, la lumière a du mal à pénétrer et les espèces ne sont pas si nombreuses. L’essentiel de la biodiversité se situe au niveau de la canopée. C’est là que la vie explose avec la lumière ! En profitant des grands arbres, les plantes épiphytes* vont chercher la lumière pour se développer, certaines d’entre elles retiennent l’eau de pluie formant ainsi des piscines naturelles pour les grenouilles. C’est peu connu du grand public et pourtant c’est primordial !
* plante épithyte : plante vivant sur des plantes qui ne sont pour elle qu’un support indifférent.

Emmanuelle, après l’album Une Nuit, vous collaborez une nouvelle fois avec Marie Lescroart.
Comment ça se passe entre vous ? Comment travaillez-vous ?
C’est toujours un plaisir de travailler avec Marie, elle est très enthousiaste et pleine d’idées. Elle connaît une foule d’informations sur les espèces qui peuplent la planète. Pour chaque écosystème, elle m’a donné beaucoup de conseils et de documentations pour mettre de la vie dans mes paysages et donner du mouvement à l’ensemble !

Quelle a été votre réaction en lisant le manuscrit pour la première fois ?
Un voyage imaginaire à la découverte de la planète... quelle belle idée ! Voici une belle occasion d’apprendre et de découvrir des espèces incroyables comme ces foulques macroules qui construisent des nids radeaux... ou ces magnifiques grenouilles dans les broméliacées. Voici un texte qui nous emmènera vers un grand voyage !

Marie, l’album se termine avec une petite fille qui affirme « je suis leur écosystème ». De qui parle-t-elle ? En quoi l’être humain est-il un écosystème ?
Oui, comme la savane sans éléphant, la mare sans roseaux : nous, sans nos gentilles bactéries, nous ne serions pas les mêmes. Ces bactéries nous aident à digérer, elles fabriquent des vitamines, elles protègent l’intestin contre les microbes et les empêchent de provoquer des maladies. Cela nous fait descendre de notre piédestal ! On héberge des bactéries qui vivent sans se préoccuper de nous, dans notre corps, et dont nous avons besoin pour survivre. L’idée est de montrer aux lecteurs à quel point nous sommes tous reliés. On ne doit pas voir les espèces que nous protégeons ou que nous perdons comme des choses superflues, extérieures à nous. C’est nous qui perdons quelque chose si on n’y fait pas attention.

D’ailleurs, cette petite fille à dos de plume, que cache-t-elle ?
J’ai une relation un peu schizophrène au voyage, parce que j’ai fait beaucoup de reportages dans des milieux merveilleux comme la savane ou la forêt tropicale pour le magazine Terre sauvage. Maintenant, je ne veux plus prendre l’avion. Est-ce qu’il faut pour autant se fermer à l’ailleurs, à l’altérité ? Non ! Avant de prendre un avion low-cost pour aller au bout du monde sans savourer la chose, on peut peut-être monter sur une plume, et puis imaginer ce que ça ferait de survoler les guépards et les éléphants…

Emmanuelle, quelles techniques d’illustrations utilisez-vous ?
J’ai réalisé le projet dans une période confinée... ce tour du monde en image était une occasion de s’échapper par la couleur et de rêver ! Être en contact visuel avec tous ces paysages, ça ouvre l’esprit et donne envie de s’aventurer !
Les illustrations sont faites à la peinture acrylique, la peinture est appliquée autour de formes découpées ou à l’intérieur de pochoirs... Très peu de traits, que des aplats de couleurs. Pour chaque illustration, c’est à chaque fois un peu la surprise... Comment les couleurs vont vivre ensemble, comment les formes vont s’harmoniser... Et nouveau, j’ai partagé les étapes de création sur mon compte Instagram... on y voit quelques crayonnés et des illustrations se construire, étape par étape...

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