À l'occasion de la parution de notre nouvel album Les P'tits Champignons, découvrez l'interview de Fleur Daugey et Chloé du Colombier.

 

Les lecteurs des Éditions du Ricochet vous connaissent bien toutes les deux, mais pouvez-vous vous présenter en quelques mots pour ceux qui découvrent votre travail ?
Fleur : Je m’appelle Fleur Daugey et d’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours aimé et voulu protéger la nature. Mon prénom n’y est peut-être pas pour rien ! J’ai fait des études d’éthologie, qui est l’étude du comportement animal et j’écris des livres depuis 10 ans maintenant. 
Chloé : Bonjour, je suis illustratrice depuis une dizaine d’années. Auparavant, j’étais graphiste dans l’édition jeunesse. Ce qui me fascine et me façonne, c’est de dessiner les liens entre les vivants : animaux, plantes, champignons, humains…

Quel est votre rapport à l’écriture et à l’art en général ? Vos inspirations artistiques ? 
Fleur : Petite, j’écrivais déjà des histoires, que j’illustrais aussi d’ailleurs ! L’écriture me suit donc depuis longtemps et elle évolue constamment. J’ai longtemps écrit des documentaires comme les P’tits Champignons, mais je me tourne aussi de plus en plus vers la fiction. Mes inspirations sont si nombreuses et changeantes qu’il est difficile d’en citer… En vrac, je dirais l’art, la poésie et le manga japonais, les animaux des abysses, les romans historiques, la linogravure et Agatha Christie !
Chloé : Le prisme artistique m’est nécessaire pour supporter et comprendre le monde. Je m’entoure d’images qui me font rêver et réfléchir : celles de Carson Ellis ou de Peter Sis me sont particulièrement précieuses. 

Fleur, une grande partie de votre travail consiste à vulgariser la culture scientifique. Comment vous y prenez-vous ? 
Fleur : Je me remets souvent dans la peau de la petite fille qui est toujours en moi pour me souvenir de ce qui attisait sa curiosité, la faisait rire et rêver. Puis j’essaie de raconter la nature avec cet œil-là, en employant beaucoup d’analogies, afin de rendre les choses complexes très accessibles. C’est toute la magie de la vulgarisation.

Chloé, de manière générale, comment travaillez-vous vos illustrations ?
Chloé : Dans un premier temps, j’absorbe des informations goulûment. Bien sûr, je me base sur le texte de l’auteur, mais je balaye beaucoup plus largement via des visuels, des lectures, des podcasts qui me nourrissent au quotidien. 
La deuxième étape est le découpage en doubles-pages. Je joue avec une caméra imaginaire : je regarde un paysage dans son ensemble, puis je zoome sur un détail. Je passe en plongée au-dessus du sol ou en contreplongée vers le ciel. Zou ! Un traveling avant pour voir ce qu’il y a derrière la colline. 
La troisième étape est le crayonné. Comme le cadrage, le casting et la scène sont définis, je me concentre sur le plaisir du dessin : harmonie et justesse des formes, simplification ou richesse des détails.  
Enfin vient la couleur. La gamme est déterminée en fonction de la thématique avant d’être déclinée sur l’ensemble de l’ouvrage. J’adore peindre à la gouache, mais le plus souvent, je travaille en numérique parce que cela facilite les ajustements avec l’éditeur. 

Comment décririez-vous la collection Éveil Nature en quelques mots ? 
Fleur :
Une collection unique qui amène la connaissance aux plus petits des lecteurs, ce qui est assez rare. La majorité des documentaires sont destinés aux 8-9 ans.
Chloé : L’ambition des documentaires d’Éveil Nature est de créer une proximité entre les enfants de maternelle et les champignons, les végétaux et les animaux. Ces êtres vivants leur deviennent familiers grâce à des phrases simples écrites par des scientifiques qui savent se mettre à leur portée. 

Chloé, depuis 2016, vous illustrez régulièrement les ouvrages de la collection Éveil Nature. Pourriez-vous nous présenter votre méthode de travail à l’échelle de la collection ?
Chloé : Pour cette collection, lorsque j’ai terminé la phase de recherches et d’esquisse, j’aime me mettre en lien avec l’autrice pour que nous tricotions ensemble le rapport texte-image. Je m’intéresse particulièrement à ce que l’autrice aurait aimé dire de plus dans son texte. 
Parce que les lecteurs de cette collection sont jeunes, je me focalise sur les sensations. Par exemple, je m’imagine ce que cela ferait de toucher ce champignon. Est-il visqueux ? Froid ? Élastique ? 

Fleur, quel est votre processus d’écriture pour un livre tel que Les P’tits Champignons ? 
Fleur : Je pars de l’essentiel en me demandant « c’est quoi, un champignon ? ». Parce que ça n’a rien d’évident ! Et puis, comment il vit et surtout, qu’y a-t-il de plus étonnant chez eux ? 

Lorsqu’on lit Les P’tits Champignons, on a vraiment l’impression de nous promener dans la forêt. Vous êtes-vous inspirée de vos balades pour écrire cet album ? 
Chloé :
Beaucoup de souvenirs d’enfance me sont revenus lorsque j’ai illustré cet ouvrage. Notamment, les coprins que ma mère cueillait dans les prés et cuisinait régulièrement. J’ai réussi à en mettre un dans le livre ! Il est dans les pages de garde, parmi les champignons d’automne. Il y avait aussi les bolets que mon frère détectait avec beaucoup de talent. Et tous les champignons inattendus que nous ramassions en famille et que nous faisions inspecter par la pharmacienne avant de les déguster. Les odeurs et la présence de l’humidité ressenties lors de ces balades en forêt ou dans les prés m’ont fortement inspirée pour les décors.  
Fleur : Surtout des balades de mon enfance. Je viens d’une famille landaise cueilleuse de champignons. Depuis petite, j’ai appris à reconnaître girolles et cèpes sous les chênes et les pins. Le rosé-des-prés est aussi un souvenir d’enfance, je l’ai choisi pour ses lamelles roses si belles à illustrer !

Quelle est la chose la plus insolite que vous avez apprise sur les champignons pendant vos recherches ?
Chloé :
J’ai appris qu’il existe des champignons portatifs ! C’est le cas des collybies queue-de-souris qui poussent sur une pomme de pin ou des shiitakés que l’on peut cultiver sur une bûche.
Fleur : Les odeurs de bonbon ou de savon que certains exhalent. 

Avez-vous une anecdote à nous partager autour du projet ?
Fleur :
Pas vraiment, mais depuis que l’automne arrive j’ai des envies de velouté de champignons !
Chloé : Oui ! Je n’avais jamais mangé de shiitaké avant d’illustrer cet Éveil Nature. Alors, j’ai eu la curiosité de les goûter et je les ai trouvés délicieux.

Avez-vous d’autres projets en cours ? 
Fleur : Beaucoup ! Un roman notamment, pour les grands et des livres sur les plantes et les graines pour les petits...
Chloé : Cette année, je planche sur deux Éveil Nature, sur un livre pour lequel je dessine des petits humains et sur une fiction qui parle de corneilles. 

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