À l'occasion de la parution du nouvel ouvrage de la collection « Vous êtes ici » Le Nil, fleuve des pharaons, découvrez l'interview de Marie Lescroart, Myriam Rabah-Konaté et Catherine Cordasco.

 

Marie, Catherine, les lecteurs des Éditions du Ricochet vous connaissent bien, mais pouvez-vous vous présenter en quelques mots pour ceux qui découvrent votre travail ?
Marie : Journaliste scientifique de formation, spécialisée sur les sujets « nature et environnement », je suis également autrice. Dans mes livres jeunesse, j’essaie de travailler la musicalité de l’écriture, tout en restant bien sûr rigoureuse sur le plan scientifique, et en apportant des informations ou des angles originaux ! C’est un domaine plus libre, moins codifié que la presse, et c’est ce qui me plaît. 
Catherine : Je suis une illustratrice qui donne vie aux histoires des autres. Mon approche artistique est un mélange d'imagination et de détails minutieux. À travers mes illustrations, je cherche à créer des mondes qui éveillent la curiosité et transportent les lecteurs dans de beaux univers.

Myriam, vous écrivez ici pour la première fois pour la jeunesse. Qu’est-ce qui vous a attirée dans le projet ?
Myriam : Écrire pour les enfants, cela m’intéresse depuis longtemps. Les thématiques et l’approche que je développe dans mes documentaires sonores et dans mes ateliers de danse sont grandement traversées par l’enfance. J’ai été séduite par la collection « Vous êtes ici », elle permet de piocher dans plusieurs époques et dans plusieurs disciplines, ce que j’aime beaucoup. S’agissant du Nil, j’étais d’autant plus intéressée que je venais de finir la lecture des Noces de Zeyn, de l’écrivain soudanais Tayeb Salih, lorsque l'on m'a proposé ce projet. J’étais plongée dans le décor, dans les villages, en plein désert, au bord du Nil. C’est une joie d’avoir pu contribuer à ce livre !

 

Marie, vous êtes à l’origine de la collection « Vous êtes ici » qui compte déjà quatre titres : Le Mont Fuji, L’Amazone, La Grande Barrière de Corail, Le Baïkal… Quelles ont été vos intentions et quels sont les messages qui vous tiennent à cœur dans ces ouvrages ?  
Marie : J’avais envie de montrer à quel point l’homme est indissociable de l’environnement qui l’entoure : toutes les cultures humaines, sans exception, sont façonnées par la nature. J’espère que cela suscitera chez les lecteurs le sentiment que « la nature » est la maison que nous partageons, et que nous construisons, avec les autres espèces. Ce n’est pas un bel objet que l’on mettrait en vitrine pour le protéger, mais quelque chose qui fait partie de nous.

Catherine, de votre point de vue d’illustratrice, comment décririez-vous la collection en quelques mots ?
Catherine : C’est à chaque fois, une immersion visuelle captivante, explorant la richesse culturelle et l'identité unique de chaque pays, région. Une invitation à voyager ! 

Marie, en 5e destination, vous avez choisi de nous emmener découvrir le Nil. Pour quelles raisons ? 
Marie : Le Nil était bien sûr une escale incontournable pour la collection. La fascination exercée par l’Égypte antique fait qu’on a l’impression d’être en terrain familier. Pourtant, le Nil est bien plus vaste que l’Égypte ! Son bassin draine des pays (Rwanda, Éthiopie, Ouganda…) aux cultures tout aussi fascinantes et assez méconnues.

Catherine, quelle a été votre première réaction lorsque nous vous avons proposé le sujet du Nil ? 
Catherine : Chaque projet artistique est unique, et c'est toujours un grand plaisir de m’immerger dans la culture et l'histoire d’un pays pour en faire des illustrations qui, je l’espère, émerveillent.

Myriam, vous avez voyagé dans plusieurs pays traversés par le Nil. Comment votre expérience a-t-elle enrichi l’écriture du livre ?
Myriam : J’ai une formation en études africaines et en langue arabe qui m’a amenée à voyager dans plusieurs pays du continent africain. Je pense que cela m’a permis de penser de façon très transversale cet espace géographique. J’avais à cœur de montrer aux enfants que ce fleuve témoigne de circulations culturelles et historiques très importantes. J'ai donc essayé de sortir des représentations réductrices de cette région pour leur partager sensiblement la réalité et la diversité de ces espaces. Les dessins de Catherine sont de ce point de vue là magnifiques. 


Quelles sont les thématiques que vous avez souhaité partager avec les lecteurs ?
Marie : Il y a bien sûr la thématique « Égypte antique », incontournable. Mais aussi les écosystèmes et la faune, les sites pittoresques… sans oublier les villes, comme Le Caire ! De nombreuses pages sont dédiées à l’histoire plus contemporaine du Nil : campagne d’Égypte de Bonaparte, recherche des sources du fleuve… Enfin, il était hors de question de passer sous silence les guerres et les conflits qui meurtrissent la région (en adaptant nos propos à la sensibilité des enfants de dix, onze ans). Bref, cette remontée du Nil a été un sacré défi !  
Myriam : De mon côté, il me tenait à cœur de faire découvrir la richesse culturelle du Nil à travers ses populations, comme avec les Siwis, peuple Amazigh d'Égypte, ou ses langues, le swahili, l'amharique… J'ai également voulu partager quelques éléments historiques concernant la colonisation et l’esclavage qui font partie de l’héritage de tous les pays du Nil et qui sont peu abordés à leur âge.  


Catherine, comme toujours, nous sommes émerveillées par vos illustrations. Comment vous êtes-vous approprié l’imaginaire et l’ambiance de cette région emblématique ? Quelles ont été vos inspirations artistiques ?
Catherine : Mon objectif en tant qu'illustratrice est de réussir à explorer la richesse culturelle, la diversité naturelle et les éléments distinctifs d’une région, afin de les raconter visuellement. Pour cela, je m'immerge dans la recherche, j’explore des photographies, des récits locaux, des œuvres artistiques régionales, et même des éléments architecturaux. Cela me permet de capturer l’essence même de la région et de m'inspirer des motifs, des couleurs et des symboles qui lui sont propres. 
Mes inspirations artistiques peuvent varier, mais je puise souvent dans l'art traditionnel, les motifs et textiles, mais aussi chez des artistes contemporains qui ont exploré ces thèmes de manière innovante. Cela m’aide à créer des illustrations qui font écho à l'identité de la région, tout en y amenant bien sûr ma réponse personnelle.


Y a-t-il un fait ou une info insolite que vous avez appris sur le Nil pendant vos recherches ?
Myriam : J’ai été très surprise de découvrir jusqu’où les sources du Nil nous mènent ! Je vous laisse le découvrir dans le livre…
Marie : Il y en a plein ! D’abord, j’ai réalisé que le bassin du Nil était au carrefour de toutes les religions monothéistes. J’ai aussi appris l’existence des pharaons noirs en Nubie et j’ai découvert les marais du Sudd où les hommes vivent entre terre et eau et où l’on trouve encore le fameux bec-en-sabot, un oiseau à l’allure tellement étrange que j’ai d’abord cru à un canular ! 
Catherine : Pour être très sincère, j’ai appris à chaque page de chaque livre que j’ai illustré pour la collection « Vous êtes ici ». De la même manière pour le Nil, Marie et Myriam m’ont appris beaucoup de choses ! 


Catherine, qu’avez-vous préféré illustrer dans l’ouvrage ?
Catherine : J’ai adoré les pharaons et toutes les divinités égyptiennes ! Une de mes planches favorites est celle où l’on ne voit que le Dieu Râ ! J’ai eu beaucoup de plaisir à l’illustrer ! 


Avez-vous d’autres projets en cours pour 2024 ? 
Marie : Plein ! 2024 va être une année de changement pour moi, avec, je l’espère, beaucoup de créations et de nouveaux modes d’expressions. Mais il est un peu tôt pour en parler, nous ne sommes qu’au début de l’année !  
Myriam : Oui, plusieurs ! Mon nouveau documentaire pour France Culture vient de paraître : Ce qui disparaît. Cartographie d’une nostalgie du 93. J’ai aussi la joie d’être lauréate du programme Création en cours des Ateliers Médicis pour l’année 2024. Je vais donc mener une résidence de création dans une école du 18e arrondissement de Paris avec des enfants de CM2. Nous explorerons la danse et la cartographie. Enfin, j’ai la joie de danser dans la pièce Libya du chorégraphe Radouan Mriziga qui explore l'héritage et le patrimoine amazigh, tout près du Nil donc :). Et j’espère pouvoir continuer à écrire ! 

Restons en contact

Notre info-lettre vous informera de nos nouvelles parutions.

Merci d'accepter nos mentions légales.

veuillez saisir une adresse email valide !

Suivez-nous

sur les réseaux sociaux.