On pourrait vous présenter cette nouveauté, mais son autrice le fait si bien que nous avons eu envie de vous la faire découvrir à travers ses yeux…
Il crie, il craque, il grogne, le Baïkal n’est pas seulement le plus grand et le plus profond lac du monde c’est aussi l’un des plus bavards. Et des histoires, il en a tant à nous conter. Des histoires d’animaux, de plantes, d’étoiles et d’humains aussi !
Emmanuelle, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Les histoires, je suis tombée dedans toute petite. J’ai grandi entourée de livres. Avec un grand-père typographe et une maman enseignante, ce n’était guère étonnant. J’ai d’abord écouté avidement ces histoires, je les ai ensuite lues moi-même. Puis j’ai eu envie de les conter à mon tour, notamment au retour de mon immersion en forêt de Bornéo où j’étudiais les orangs-outans. Depuis, je n’ai pas cessé de noircir des pages de cet émerveillement que je nourris pour la nature et la vie en général. C’est cet émerveillement que j’ai à cœur de transmettre au fil de mes livres.
Pourquoi avoir choisi de parler du lac Baïkal ?
Cet œil bleu scrutant la Sibérie me fascine depuis bien longtemps. Je l’avais découvert au gré de reportages photo alors que je travaillais, à la fin de mes études, comme iconographe dans une agence spécialisée dans la nature. Depuis, je le retrouvais régulièrement, au gré d’articles, de livres, et je rêvais à cette vaste étendue liquide qui abrite une faune et une flore uniques. J’ai passé de longues années à arpenter les forêts tropicales, enfermée dans des colossales cathédrales chlorophylliennes, et rêver de ce lac m’offrait un horizon et des paysages à perte de vue que la canopée sylvestre éclipsait.
Comment s’est déroulée l’écriture de ce livre ?
Ce fut une longue aventure que ce livre, mais chaque jour passé en compagnie du lac fut intense, riche en découvertes. J’espère avoir réussi à transmettre un peu de la magie qui se dégage de lui. C’est un lieu si riche où géologie, géographie, zoologie, botanique, géopolitique, écologie, astronomie ou encore mythologie s’entremêlent. Il fallait un ouvrage à la hauteur de cette profusion d’histoires. Quelle joie d’avoir pu glisser toutes ces facettes du Baïkal entre les pages de la si belle collection « Vous êtes ici » !
Un dernier petit mot sur le lac ?
Le Baïkal est un être vivant, les habitants qui peuplent ses rives lui parlent, lui font des offrandes, le respectent et l’admirent. C’est une si belle leçon d’humilité et de « réenchantement du monde » que ces liens tissés avec et autour du lac.
Et côté surprise, savez-vous que sous sa surface se cache l’un des plus importants télescopes du monde ?